L'histoire des résines phénoliques : l’impact de Bakeland et de la Bakélite

18 décembre 2023

Leo Baekeland couverture du Time magazine

En 1907, le chimiste belge-américain Leo Baekeland changea à jamais le paysage de l'industrie plastique en découvrant la bakélite, une résine phénolique révolutionnaire. Baekeland, souvent considéré comme le "père de l'industrie plastique", a ouvert la voie à de nouvelles possibilités dans la fabrication de matériaux polymères.

La genèse de la Bakélite 

Au tournant du XXe siècle, Leo Baekeland cherchait un substitut viable à la gomme naturelle pour répondre à la demande croissante de matériaux isolants et moulables. En 1909, après des années de recherche intensive, il réussit à synthétiser la bakélite, la première résine synthétique à durcir rapidement et à conserver sa forme après le durcissement. La bakélite est née de la réaction entre le phénol et le formaldéhyde, avec un catalyseur approprié. 

Les applications pionnières de la Bakélite

La bakélite a rapidement trouvé sa place dans de nombreuses applications industrielles et domestiques en raison de ses propriétés exceptionnelles. Sa capacité à être moulée dans des formes complexes et ses propriétés mécaniques isolantes en ont fait le choix idéal pour les composants électriques, tels que les interrupteurs et les prises. Elle a également été utilisée dans la fabrication d'ustensiles de cuisine, de bijoux et même de pièces automobiles. La bakélite a contribué à la révolution de la production de masse en fournissant un matériau polyvalent et abordable, ouvrant ainsi la voie à la création de produits en série, comme le célèbre téléphone noir à cadran. 

Les défis actuels de la chimie phénolique

Bien que la bakélite ait ouvert la porte à l'ère des polymères synthétiques, son héritage n'en reste pas sans défis. Un des principaux défis contemporains réside dans les composés toxiques utilisés lors de la synthèse des résines phénoliques. Le formaldéhyde, élément clé dans la fabrication de ces résines, est reconnu aujourd’hui pour ses effets nocifs sur la santé humaine (CMR de classe 1B).  Aujourd'hui, l'industrie des résines phénoliques se trouve à un carrefour crucial. Les avancées technologiques et la conscience environnementale croissante ont ouvert la voie à de nouvelles approches dans la synthèse des polymères. Les chercheurs explorent des méthodes de production plus respectueuses de l'environnement, réduisant les émissions de composés toxiques tout en préservant les propriétés des résines phénoliques. 

ResiCare et l’avenir des résines phénoliques 

Le chemin tracé par Leo Baekeland il y a plus d'un siècle continue d'inspirer aujourd’hui la recherche et l'innovation dans le domaine des polymères, notamment au sein des équipes de recherche ResiCare ! Entité du groupe Michelin, ResiCare développe aujourd’hui des résines adhésives pionnières basées sur celles de la chimie phénolique. Bien qu’elles conservent les propriétés mécaniques fascinantes de la Bakélite, certains aspects des résines ResiCare n'ont pourtant rien à voir avec cette chimie historique. L’innovation des produits ResiCare réside dans l’utilisation de composés non-toxiques* lors de leur synthèse, en remplacement du formaldéhyde et du phénol.Par ailleurs ces nouvelles formulations visent aussi à intégrer des matières premières biosourcées (= provenant de sources renouvelables à l’échelle humaine) afin de limiter l’utilisation de ressources pétrolières. Et c’est notamment un des objectifs du projet BioImpulse ! 

*Ne répondant pas aux critères de toxicité des SVHC « Substances of Very High Concern » définis par le règlement REACH 

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